La première étape du projet consiste à déterminer la date de fermeture de l'église. Pour ce faire, une vaste documentation non hiérarchisée concernant l'église Saint-Bernard est réunie : articles, pétitions, blogs, sites internet, tweets, comptes rendus de réunions, etc. À partir de ces sources, les dates clés d'ordre historique, juridique ou d'actualité sont extraites. Ces informations sont ensuite organisées dans une chronologie destinée à être affichée sur le mur entre l'église, la friche et la rue (montée Saint-Sébastien).
La frise chronologique est une forme biographique, elle permet d’appréhender le contexte architectural en mettant en lumière les différents acteurs impliqués : propriétaires, politiciens, investisseurs, architectes, militants et habitants; avec une lecture temporelle du projet : décision, planification, construction, utilisation et abandon.
Cette méthode s'inspire de la Factographie, développée par Serguei Tretiakov en Russie dans les années 1920. Il s'agit d'une méthode d'enregistrement fragmenté du réel, sans médiation, suivie d'un montage dialectique des "faits" dans le but de favoriser un débat public.